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Joëlle Sambi

Maison Chaos

04, 05, 06.06 au Théâtre

Joëlle Sambi, un viol glaçant, une “Maison Chaos” qui ébranle. (La Libre) ****

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Maison chaos est tout à la fois : poésie, cri de colère, questionnement sur le patriarcat, place de la femme, blessée dans sa chair toute petite déjà.

Un témoignage comme un partage de souvenirs d’une histoire universelle. Un texte puissant, du chant lyrique, une DJ et une scénographie qui convoque une part de mystère. Le plateau est habillé de voilages blancs, et au centre, la comédienne de sa voix douce, qui raconte, pour se maintenir en vie, poursuivre sa route et réinstaurer de l’humanité.

RTBF

S’il est une personne habilitée à prendre cette parole intemporelle, afro-féministe et contemporaine, c’est Joëlle Sambi, poétesse, écrivaine, slameuse…
La Libre
 ****

Photos : Cici Olsson

« La kalach et la plume sont des armes. J’ai préféré prendre le stylo et canarder comme ça. »

Joëlle Sambi (in La Libre Belgique)

THÉÂTRE

Maison chaos est un spectacle tissé de poésie engagée, de slam, de chant lyrique, de musique électronique et d’ambiances sonores qui cartographie les traces que les violences misogynes laissent sur le corps, la terre et la mémoire.

Les mots âpres, la poésie brûlante de Joëlle Sambi viennent percuter ces traces, les dénuder, les exposer. Raconter la peau assiégée, la route cabossée, la colère qui gronde, la parole qu’on étouffe, la victime, bonne ou mauvaise ou celle qu’on ne veut pas être. Questionner les eaux troubles et l’engrenage sans fin du patriarcat : d’abord les « ils », puis seulement les « elles », l’accaparement des peaux, l’enclave des esprits, la violence cyclique, l’immensité du silence, de l’indifférence, le chaos.

 

Où est la sortie de ces pièges et impasses, la sortie du foutoir ? Où est le lieu d’apaisement ? « Il n’y a que nos corps-territoires, lieu de luttes, espace de combat depuis lequel nous survivons », clame Joëlle avec sa plume affilée qui décape et élargit notre vision. « Dire pour détruire et refaire. Dire pour repartir et agir ». Qu’elles soient intimes, géographiques ou mentales, les routes de la survie sont singulières, emplies de fêlures et parfois salvatrices.

« Il y a des percées lucioles dans ma mémoire. Elles ne m’éclairent pas, elles m’aveuglent. Elles sont la flamme qui me maintient en vie. Je n’oublie pas. Aucun détail même flou. Le corps d’une femme est un territoire. »

Maison chaos - extrait

Ma vieille amie, ma chère soeur,

Il y a dans les lignes qui vont suivre tout ce que je ne t’ai pas dit. Tout ce qui passe dans les silences, les non- dits, l’âpreté des mots, la torpeur des danses ; tout ce qui passe dans les replis soudains, les absences prolongées, l’intensité étouffante et les colères qui sourdent.

Mon amie, je tire l’encre de ces mots depuis les rides- rivières qui géographient ma peau noire. La vérité n’est pas un châtiment. Le viol est une rupture, une sortie de route dans une voiture désormais cabossée, accidentée...et tu sais que je n’ai pas le permis.

Ma chère soeur, je t’écris depuis mes 100 ans passés. Je t’écris enfin...maintes fois je l’ai crue tarie, la source de mes mots. Maintes fois, je l’ai crue asséchée mais à plus de 100 ans comme à 7, 13,14, 20, 32, 43, 50, 70, 80 à 100 ans, on n’oublie pas ce qui doit être dit, jamais.

De Joelle à Sambi

Autrice, afroféministe, activiste LGBTQIA+, exilée permanente, Jöelle Sambi est l’une des figures les plus engagées de la scène actuelle.

Née sur une frontière linguistique entre Bruxelles et Kinshasa, Joëlle Sambi dit, crie, écrit, crée des nouvelles, romans, slams, poèmes, documentaires, spectacles, espaces radiophoniques, lieux militants. Meuf-nomade qui soulève, relève, enlève des strates aux cases de l’identité normative en ponçant du texte, huilant de l’image, savonnant la scène. De terreau postcolonial en terres d’origine, elle mélange les langues et écrit non pas pour en vivre, mais pour en abuser, jusqu’à s’entendre vivre.

Artiste multidisciplinaire, Joëlle cosigne les performances poétiques, littéraires et slamées Congo Eza, Fusion, Angles Morts, Koko Slam Gang et Caillasses (Live).

Autrice d’un premier recueil de poèmes intitulé Caillasses (2021), elle nous offre un récital poétique et électrique qui fait grincer les dents parfois, fait vibrer les corps aussi et réchauffe les coeurs assurément. Tel un manifeste poético-politique, elle y déploie les cicatrices d’un corps-âme mâtiné de violences raciales, sexistes et homophobes.

Écriture et mise en scène Joëlle Sambi avec Joëlle Sambi, Raphaële Green en alternance avec Elisabeth Moussous, Sara Machine assistante à la mise en scène Maya Lombard dramaturge Meryl Moens création musicale et sonore Magali Gruselle (Sara Machine) création vidéo Clac & Alexandra Dols création masque Bky Walden création et réalisation costume Perrine Wanegue scénographie et création décor Antigone Aristidou & Livia Loprete équipe tournage Camille Langlois (caméra), Simon Morard (prise de son), Nicolas Pommier (prise de son et field recording), Toussaint, Pasta et Alfred Musongela (fixeurs) création lumière et régie générale Lou Van Egmond de la collective la CLaM régie son Edith Herregods régie vidéo Clac assistante de production Sasha Lampole regards extérieurs Rebecca Chaillon, Axel Cornil, Alexandra Dols, Anne Festraets & Myriam Monheim

 

Producteur délégué Théâtre de Namur coproducteurs Théâtre National Walonie-Bruxelles, Central La Louvière
 

Avec le soutien de : taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge, Théâtre Joliette à Marseille et les ateliers costumes et décor du Théâtre National Wallonie-Bruxelles
 

Remerciements Martin Coene

04, 05, 06.06 · 20:00
Le Théâtre, place Communale, La Louvière

€ 16 · 12 · 8 · Art. 27

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