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Versailles

Cie Dérivation

création · production déléguée Central

21, 22.11

Théâtre de La Louvière

​Emmenez-les manger une frite plutôt que de les guillotiner. 🍟(François Ruffin, député français)

Ça va être chaud, baroque et doré, mais peut-être pas comme escompté… Ce soir à Versailles, se déroule une fête à laquelle toute la jet-set est conviée. Sous les coups de sifflet de la cheffe des domestiques et sous les plateaux chargés de nourriture, on court dans tous les sens. Le champagne coule à flot et les musicien·nes ont loué des costumes d’époque pour "l’authenticité".

 

Jusque-là rien de surprenant : surconsommation et privilèges sont au rendez-vous. Mais les musicien·nes se voient refuser par le vigile l’accès au château. Comble de l’entre-soi et de l’intimité, on exige que les artistes baroques restent confiné·es sur le parking, autour d’un micro, et que la musique soit retransmise de la sorte au château. Et pour couronner le tout, celles qu’on appelle les bonnes ne sont pas autorisées à abreuver les artistes assoiffé·es. Car ce soir, il fait particulièrement chaud pour la saison. Bâtie sur les marécages, Versailles est moite, prête à vaciller. Personne ne remarque les gouttes d’or (l'or de la statue équestre de Louis XIV) qui s’écrasent sur le sol du parking…

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Changement climatique et parfum de révolution dialoguent dans ce semi-opéra à la fois loufoque et politique, pour le plus grand plaisir de nos sens, y compris le sens critique. Ça va déménager sur ce parking, car Sofia Betz a choisi de donner la parole aux coulisses de la fête, à la précarité et à la servitude. Et si l’assemblée de grands bourgeois préfère finalement entendre Titanic plutôt que Charpentier, c’est sans doute parce que Les plaisirs de Versailles du compositeur baroque raillent une classe sans cervelle et sans conscience du peuple qui gronde.

 

Et si ce soir c’était le Grand Soir ?

« Versailles », ça sonne bling-bling : on voit l’or, les fioritures, les paillettes. On voit l'élite qui se fête dans un entre-soi suave. Versailles reste encore aujourd’hui, pour certain·es, un symbole du droit divin, isolé de la capitale, loin de ses manifestations. En partant de Versailles, nous sommes arrivé·es au baroque.

Le baroque arrive comme une tentative de réponse à une époque en pleine césure. On vient de comprendre que la Terre n’est pas le centre de l’univers et que Dieu est probablement plus loin des hommes qu’on ne l’espérait. Perte de repères. L’ancien monde s’effondre, sans que le nouveau ne pointe encore son nez à l’horizon. Le peuple perd la foi, l’Église panique. Elle veut récupérer ses ouailles et demande à l’art de se remplir de grandeur, invoquant quasiment des dieux humains. La musique baroque est née, pleine de faste, de légèreté… et de cynisme. À l’instar de Charpentier qui dépeint, dans ses Plaisirs de Versailles, une classe sans cervelle qui s’adonne au plaisir (« Que j’aime le chocolat lalalalaaaaaa ») sans aucune conscience du peuple qui gronde dehors et fera la Révolution peu de temps après.​​​​​​​​​​

L’effondrement de l’ancien monde et l’absence de perspective. Le fossé immense et infranchissable entre les différentes classes sociales. L’incompréhension, et le manque de communication, de foi, de choix. Quoi de plus actuel... ?

 

Quand - et comment - déconstruirons-nous enfin les vieux récits d’ascension sociale ? Question que nous poserons dans un contexte des plus absurdes : Versailles, balloté entre l’ultra-capitalisme actuel et Louis XIV ; entre des situations cocasses et des personnages excentriques, nous tenterons de parler une fois encore du besoin urgent de renouveau.

 

Ce n’est pas un scoop : le système en place, actuellement, ne fonctionne pas. La méritocratie, l’élitisme et l’impunité ne cessent de creuser un fossé qui nous empêche toute solidarité, toute conciliation, toute tentative de sauver ce qui peut encore l’être. Combien de manifestations, cette dernière décennie, ont été étouffées ? Ce n’est pas une question de retraite, d’éboueurs ou de genres. C’est tout à la fois et il est urgent que se rallient les causes, pour créer de nouvelles perspectives et sortir du clivage qui nous divise et nous affaiblit.

Dans notre « Versailles », on ne montrera ni château ni élite. On restera dehors. Sur le parking, au bord de la fête. Utilisant de la matière bourgeoise - l’opéra baroque - dans un univers bourgeois - Versailles - pour parler des coulisses, de la servitude, de la précarité qui s’installe et de la colère qui monte face à l’impunité. Imaginant une fable pleine d’humour et de cynisme, autour d’une fête qui réunit en une seule soirée tous les Grands Vilains de notre monde. Et s’ils n’en sortaient pas indemnes ? Et si la génération à venir cherchait autre chose que le pouvoir ? Pas de grands discours, pas de militantisme, mais plutôt l’observation du lent glissement dans des situations de plus en plus virulentes. Sur un ton léger et joyeux, et des discussions à mi-mot, nous suivrons le ballet d’une soirée où se croisent - ou plutôt se heurtent - des mondes que tout oppose.

Parler de climat, parler de luttes des classes

 

Le Château de Versailles a été construit sur des marécages. Image particulièrement parlante, que celle-ci : le faste - la richesse - s’établit sur un sol meuble, dangereusement instable et… puant. D’ailleurs, la puanteur augmente avec la chaleur.

 

Dans notre histoire (où l’absurde se permet de jouer un rôle, certes, mais est-ce si absurde ?), il finit par faire tellement chaud que le Château de Versailles menace de s’effondrer, tant les sols marécageux se craquèlent. Il n’est donc plus un lieu de refuge ou de repli (pour les nantis), que du contraire.

 

La gabegie des grandes fortunes et leur surconsommation outrancière, la complaisance politique à leur égard (Versailles reste un symbole prisé de pouvoir et de luxe à l’occidentale) ne figurent-elles pas parmi les causes principales de l’envolée du dérèglement climatique ? A notre époque, c’est presque un truisme que d’affirmer que lutte pour le climat et lutte des classes sont intrinsèquement liées. Ou pour être plus précise la lutte contre les 1% de la population qui sont responsable de 50% des émissions et donc de la condamnation de notre planète.

 

Alors, qu’attend-t-on pour faire la Révolution ? Dans notre histoire, les musiciens - outsiders, et middle class - sont probablement ceux qui pourraient lancer une Révolution mais ils se révèlent incapables d’en endosser la responsabilité. Accablés par un sentiment d’impuissance face au Monde et un manque d’habitude - on nous demande si peu souvent de gouverner ne fût-ce que nos vies -, ils préfèrent s’en remettre au hasard et au temps.

 

Pourquoi ne parviennent-ils pas en tout premier lieu à quitter cet endroit où ils sont humiliés dès la première seconde? Pourquoi se courbent-ils devant des patrons d’entreprise ? Pourquoi sont-ils excités à l’idée de faire partie, le temps d’une soirée, d’un monde qui pourtant leur ferme ses portes tous les jours ? N’est-il pas temps d’arrêter de rêver de Lamborghini, d’aduler les stars du showbizz et de baver devant les soirées de gala bling bling ? Arrêter enfin de se considérer comme parasite (le livre éponyme de Nicolas Framont est passionnant, sur le sujet) et comprendre que l’économie peut fonctionner sans actionnaires et gros patrons.

 

En nous, autour de nous, il y a un immobilisme, un peu pris pour acquis. Tout le monde se laisse doucement aller à la catastrophe (comme le dit Bouli Lanners « on a plus de facilité à intégrer l’idée de la fin du monde que la fin du capitalisme »). Depuis des dizaines d’années, on a la sensation que rien ne bouge. Au niveau politique et écologique, il n’y a que du vent. On erre, pour la plupart d’entre nous, sans oser penser au futur. Alors on s’occupe de nous, de petites choses, dans un individualisme de plus en plus normé. C’est peut-être ça, le plus urgent à questionner…

Au plateau…

La place de la musique​

La musique baroque a souvent été associée au pouvoir et à l'autorité, en particulier pendant la période baroque en Europe (environ 1600 à 1750). À cette époque, la musique était considérée comme un moyen d'exprimer la grandeur et le prestige de l'État et de ses dirigeants. Dans les cours royales et princières, la musique baroque était souvent utilisée pour des célébrations officielles, des cérémonies religieuses, des fêtes de cour, des mariages royaux et d'autres événements prestigieux.

 

En France, Louis XIV était un grand amateur de musique baroque et a utilisé la musique comme un moyen de renforcer son pouvoir et son autorité. Il a créé la musique de la cour française, qui était l'une des plus importantes d'Europe à l'époque, et a employé des compositeurs comme Marc-Antoine Charpentier et Jean-Baptiste Lully pour créer des œuvres qui reflétaient la grandeur et la magnificence de son règne. L’opéra baroque est caractérisé par des ornements complexes, des airs chantants, des récitatifs dramatiques et des scénographies somptueuses. Les opéras baroques étaient souvent basés sur des histoires mythologiques ou bibliques, et étaient interprétés par des chanteurs d'opéra professionnels.

 

Il nous semble donc plausible d’imaginer que les grands patrons d’aujourd’hui puissent demander des musiciens baroques pour animer une soirée. Comme le château de Versailles reste un symbole de pouvoir quasi divin, faire jouer de la musique baroque reflète un goût voire une connaissance de ce qu’est – était- la réelle aristocratie.

 

Mais pour le clin d’œil, les hôtes aimeront plus l’idée de faire jouer des musiciens baroques (quasiment authentiques), que la musique en elle-même. Préférant les derniers tubes ou, à la limite, la version krump des Indes Galantes, celle qu’on entend partout, avec la petite danse.

21, 22.11 · 20:00

Le Théâtre, place Communale, La Louvière

1h20 

Sofia Betz : écriture et mise en scène · Sarah de Battice : scénographie et costumes · Lionel Vancauwenberge : aide à la dramaturgie et création sonore · Giacomo Gorini : création lumière · Valérie Battaglia : aide à la dramaturgie · Hyuna Noben : assistante à la mise en scène ·Clément Thirion : assistance chorégraphique  Alix Kauffman : assistante à la scénographie  Xavier Mineur, Stéphanie Van der Meiren et Raphaël Michiels : constructions Lucia Russo : confections 

Interprètes : Julie Calbete, musicienne, soprano · Marie-Laure Coenjaerts, musicienne, mezzo soprano · Catherine De Biasio, musicienne · Romain Dayez, musicien, baryton · Laurie Degand, comédienne · Héloïse Jadoul, comédienne · Julien Rombaux, comédien

Un spectacle de la Compagnie Dérivation

Une production déléguée de Central, La Louvière

En coproduction avec la Compagnie Dérivation, le Théâtre des Martyrs, la Province de Liège, la Fédération Wallonie-Bruxelles, les centres culturels du Brabant Wallon et de Verviers, La Coop asbl et Shelter Prod, avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du Gouvernement fédéral belge.

Avec le soutien du Centre culturel de Nivelles, du Silo (Le Mérévillois, France), du Centre culturel de Braine l’Alleud et de la Maison qui chante.

Contact presse

This Side Up

olivier.biron@thissideup.be 

+32 477 64 66 28

Contact production

Central

melanie.dumoulin@cestcentral.be

+32 498 65 21 94

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dossier de diffusion

21, 22.11 · 20:00 · Théâtre de La Louvière

22.11 · 10:00 · Théâtre de La Louvière (représentation scolaire)

26.11 · 10:00 et 13:45 · Waux Hall, Nivelles (représentations scolaires)

27.11 · 10:00 · Waux Hall, Nivelles (représentation scolaire)

27.11 · 20:00 · Waux Hall, Nivelles 

17, 18.12 · 19:00 · Théâtre des Martyrs, Bruxelles 

19, 20.12 · 20:15 · Théâtre des Martyrs, Bruxelles

21.12 · 18:00 · Théâtre des Martyrs, Bruxelles

22.12 · 15:00 · Théâtre des Martyrs, Bruxelles

Le spectacle est disponible à la diffusion pour la saison 2025-2026.

 

Céline Onssels, chargée de diffusion pour la Compagnie Dérivation

diffusion@compagniederivation.be

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