Looking for Antigone · Des comédiens et citoyens louviérois !

Dans un monde en perpétuelle reconstruction, le spectacle Looking for Antigone, porté par la Compagnie des Mutants en collaboration avec Wooshing Machine, interroge notre rapport à l’autorité, à l’individualité et au collectif. Inspirée de la tragédie de Sophocle, cette création se veut un miroir des luttes contemporaines, où les corps, les mémoires et les identités se rencontrent pour réinventer de nouveaux possibles.

La parole aux acteurs du projet

Pour mieux comprendre la portée de cette réinvention scénique, des témoignages de ceux qui font vivre ce projet au quotidien ont été recueillis : À travers quatre interviews, ils partagent leurs impressions, leurs découvertes et la manière dont Looking for Antigone fait écho à leurs propres questionnements.

C'est le cas deYounes, qui incarne le rôle de Polinis, partage avec enthousiasme : « Je suis content de jouer ce rôle parce que ça parle de liberté, de conviction, choses qui me tiennent beaucoup à cœur. Tandis que Lisa, qui interprète Antigone, exprime son attachement aux valeurs du personnage : « Je suis très contente d'incarner le rôle d'Antigone parce que ça prône des valeurs qui m'importent beaucoup, comme le féminisme par exemple. »

Un théâtre au croisement des générations

La volonté de la Compagnie des Mutants est claire : Looking for Antigone dépasse le cadre strict du théâtre classique pour devenir un espace d’expression hybride, où les générations se rencontrent et se confrontent. Cette dimension intergénérationnelle, savamment orchestrée par Mauro Paccagnella et Alessandro Bernardeschi, permet une redéfinition des rapports de pouvoir, une réinvention des modèles de genre, et une exploration nouvelle de la vulnérabilité.

Miguel, qui joue Étéocle, souligne cette diversité : « J'apprécie jouer dans cette pièce parce que c'est une équipe assez diversifiée qui vient d'un peu partout. » Joyce, dans le rôle d'Ismène, renchérit : « Ce qui me plaît dans cette pièce, dans le fait de jouer Ismène, c'est que tous les rôles féminins soient représentés, toutes les personnalités. »

Dans le spectacle, les citoyens ne se contentent pas de jouer : ils interrogent, débattent, déforment les mythes pour les adapter aux réalités d’aujourd’hui. Loin de figer les personnages d’Antigone, Créon ou Ismène dans une lecture classique, ils leur donnent une humanité contemporaine, empreinte d’audace et de fragilité.

Vers une dramaturgie des corps en mouvement

Avec une esthétique épurée mais symboliquement puissante, Looking for Antigone explore les lignes de fracture entre le collectif et l’individuel, entre l’oppression et la révolte. Les témoignages des participants rappellent cette tension constante, où le corps devient à la fois outil de résistance et vecteur de mémoire. Jérôme Férier, danseur professionnel, évoque avec émotion ce mélange unique : « Moi, ce que j'adore dans cette pièce, c'est le mélange des genres entre danse et théâtre, et c'est toujours super beau de voir des gens de différents horizons et d'âges variés apporter leur façon de bouger ».

Cette aventure artistique, qui s’est construite dans l’échange et le partage, résonne avec les aspirations d’une jeunesse en quête de sens et de justice. Looking for Antigone n’est pas seulement un spectacle, c’est un acte collectif, un espace de résistance poétique où les corps, les voix et les récits se rencontrent pour raconter, ensemble, une histoire qui leur appartient. Chloé Périlleux, co-directrice de la Compagnie des Mutants, partage également cet enthousiasme : « On s'est posé des questions sur le pouvoir, la démocratie, les grandes questions qui traversent Antigone et finalement on y répond doucement, comme on peut, toutes et tous ensemble. »

Loin des conventions, cette relecture moderne du mythe d’Antigone nous invite à repenser les notions de justice, de mémoire et de collectif. Elle incarne un théâtre vivant, organique, qui interroge et transforme ceux qui le portent autant que ceux qui le reçoivent.

Rendez-vous le 23 mai à Central !