
CIRQUE · tout public
Au commencement, Juglair nous raconte son vécu d’enfant, garçon manqué ou petite fille délurée, avant de monter sur scène se jouer de nos identités pour mieux les renverser.
Avec son partenaire de jeu et musicien multi-facettes, l’artiste transcende les représentations liées à nos sexes et s’amuse de nos attitudes et des postures qui en découlent. Entre travestissement intime et transformation performative, entre un mât viril et une pole danse lascive ou l’inverse, Juglair fait la nique aux clichés, oscille et balance son corps dans tous les sens pour déplacer nos envies, déranger nos repères, ouvrir les possibles.
Avec l’indéfinissable comme leitmotiv, Juglair nous donne un goût de liberté. Liberté d’être ce que l’on désire être.
Dicklove est une digression de mon premier solo Diktat. L’idée est venue de la réaction du public face à une scène où je me transformais en homme en découvrant mon corps. De l'indignation à la gêne, de l'incrédulité au fou rire, les réactions étaient fortes et le trouble réel. Interpellée, j’ai eu envie d'aller plus loin dans cette introspection du genre et même d’aller au-delà. J’ai cherché ce qui en chacun de nous est singulier et comment cette singularité est un engagement à se libérer, à être, à s’aimer.
Aujourd’hui il existe une lutte entre les normes sexuelles dictées par les cultures, les dogmes religieux, le patriarcat de nos sociétés et un désir d’exploser ces carcans. Que définit le sexe ? Comment le définir ? Est-il déterminé biologiquement ou peut-on le choisir ? Mon comportement est-il le reflet de mon genre ou l’inverse ?
Plus que de répondre à ces questions (je ne suis pas une spécialiste et tant mieux !), je joue avec ce que je suis : un corps. Un corps anormé (pour une femme) puisque musclé. Un corps qui bouscule les représentations homme/femme que la société impose et qui a toujours été pour moi un immense terrain de jeu. (Choisir le mât chinois alors que si peu de femmes s’y étaient aventurées en est un exemple). Troubler les frontières, faire de l’ambivalence une vertu, créer de nouvelles sensations, repenser l’idée du masculin et du féminin pour libérer notre plaisir à être tout court. Voici une belle quête de réenchantement du monde. Surprendre, oublier la norme et surtout ne rien définir ! Être soi et libre.
Création les 9 et 10 novembre 2021 au Manège, Scène Nationale de Reims
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Production : Gueule | création et interprétation : Juglair | création et interprétation sonores : Lucas Barbier | regards extérieurs et dramaturgiques : Claire Dosso et Aurélie Ruby | création et régie lumière : Julie Méreau | construction : Max Heraud, Etienne Charles et La Martofacture | costumes : Léa Gadbois-Lamer