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L'Absolu Théâtre

L'œil du cerf

20, 21, 22.10 au Théâtre

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Création en Francophonie belge

Dans un monde qui pourrait être le nôtre, disons demain, quand tout aura cramé, qu’il ne restera plus, de-ci, de-là, que quelques touffes d’arbres et de verdure, quatre individus sont dépêchés au Poste pour pister, traquer, guetter ce qui pourrait rester de vivant sous la mousse et l’écorce. Jusque-là, ok, pourquoi pas. Sauf que ces six « Mulots » (quel drôle de nom) n’ont visiblement aucun moyen pour identifier ce qui, au dehors, grouille, bruit, rampe, vole et gratte. Rien si ce n’est... une paire de jumelles. 

Tenus dans « l’incapacité de sortir », ils consignent, jour après jour, sur un enregistreur, la somme des jours passés à ne rien voir.
Jusqu’à ce que le vivant finisse par se rappeler à eux – pluie, vent, danse, violoncelle et guitare électrique. 

Performance poétique et musicale, L’œil du cerf est avant tout une expérience polysensorielle proposée aux spectateurices, une invitation à quitter rapidement les sentiers de la fable, de la logique, du rationnel, pour se laisser émouvoir par la force du poème, de la musique, de la danse, des interviews recueillies entre 2020 et 2022 sur la question des paysages, de la façon dont nous les habitons, dont ils nous habitent.

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Écriture : Aurélien Dony · mise en scène : Charly Simon et Aurélien Dony · collaboration à la mise en scène : Nathalie De Muijlder · accompagnement dramaturgique : Laure Tourneu · composition musicale : Céline Chappuis et Jérôme Paque · avec Céline Chappuis, François Heuse, Benjamin Gisaro, Mehdy Khachachi, Jérôme Paque, Charly Simon et Lauryn Turquin · scénographie : Boris Dambly · construction : Ralf Nonn · création lumière : Florentin Crouzet-Nico · création vidéo : Jeanne Cousseau · ingénieure son : Alice Spenle · production : Lorena Ciccone · visuel : Jean-François Flamey · graphisme : Ex Nihilo

Note d'intention

L’œil du cerf est la deuxième création de l’Absolu Théâtre. Après A– vide (nommé aux prix Maeterlinck de la Critique dans la catégorie découverte en 2022), nous cherchions, d’une part, à poursuivre notre recherche esthétique et artistique (en explorant davantage l’alliage entre musique, mouvement et langage poétique) et, d’autre part, à pousser plus loin notre désir d’écrire avec le réel, j’entends, de faire entrer au théâtre la voix de celleux qui avaient, sur le sujet abordé, des choses à dire. Ce dernier aspect nous a poussé.e.s à interviewer, entre 2020 et 2021, des personnes de tous âges et de tous horizons pour aborder ensemble la question des paysages. Comment habitons-nous nos paysages et, surtout, de quelle manière nous habitent-ils ? Après cinq week-ends de tournage à travers toutes les provinces de Wallonie, nous avons récolté plus de 50 heures d’interview. Au cours de l’année 2022, nous précisons notre dramaturgie et décidons d’abandonner l’idée d’intégrer directement les images à la création, préférant poétiser cette matière au plateau en ne gardant qu’un échantillon sonore – l’objectif étant de rester proche de notre propre démarche en évitant le théâtre documentaire.

C’est à partir d’une résidence de deux semaines au centre culturel de Dinant que j’ai commencé à écrire L’œil du cerf. Un an plus tard, nous reprenions les répétitions, à Central, en vue de la première fixée au 20 octobre 2023.

Au cœur de ce texte, la question du lien avec le « dehors », avec la « nature » (termes que nous éviterons après la lecture de Descola (anthropologue). Pour l’approcher, nous avons décidé de mêler deux formes théâtrales : la fable, d’une part ; le poème, de l’autre. Ainsi la fable se concentre-t-elle sur les déambulations d’une bande de "Mulots" incapables de déchiffrer les mouvements du dehors, incapables, en vérité, de sentir. Et l’espace du sentir, c’est la clé proposée justement par Catherine Grout, philosophe et urbaniste française, pour nous ouvrir au corps à corps avec le paysage. Selon elle, nous habitons essentiellement nos paysages selon l’espace du percevoir ; un espace dit géographique : nous traversons telle rue pour nous rendre vers telle autre, empruntons ce champ pour rejoindre tel bosquet... Cette marche à travers les lieux ne correspond en rien au dialogue proposé par le paysage. Pour entendre la voix du paysage, dit Catherine Grout, il faut oser se perdre. Il faut se débarrasser de notre volonté permanente de maîtrise au profit de l’éveil des sens : perdu.e.s, nous réalisons soudain que la terre est caillouteuse, que tel arbre est à telle place, qu’un oiseau traverse le vaste ciel, que la rivière bruit, non loin.

C’est exactement de cela dont sont incapables les quatre protagonistes principaux, les Mulots 1, 2, 3 et 4, dépêchés au Poste pour enquêter sur cette "nature" dont ils ne connaissent plus rien. Et leur démarche ressemble à s’y méprendre aux réflexes occidentaux : passer au crible du savoir le "dehors qui nous entoure". Et c’est d’abord dans une quête de mots que s’engagent les Mulots. Les voilà à chercher la route d’un vocabulaire perdu, à balbutier des définitions improbables pour approcher, dans une langue rouillée, la pluie, le vent, les bourgeons, la neige, l’orage...

Ce n’est qu’au fil de la représentation, à mesure que la forêt à laquelle ils restent aveugles et sourds, s’obstine à vivre, à bousculer leur itinéraire, à les perdre qu’ils finiront par s’ouvrir au langage poétique, seule modalité de rencontre avec le vivant, avec ce qui n’a ni grammaire ni syntaxe autres que celles du vivre et du sentir. Et ce sont, dans notre création, les incursions dites des "fulgurances poétiques", des performances dansées, sur la musique de Jérôme et Céline, respectivement à la guitare et au violoncelle, avec le travail mêlé de la vidéo et des interviews récoltées durant notre enquête, que la voix du paysage se fait entendre, de plus en plus fort, jusqu’à percuter chaque Mulot du Poste, jusqu’à les métamorphoser.

C’est de cette métamorphose dont il est question. Hymne à nos hybridations souhaitées, à la poétisation de nos langues mortes : espoir peut-être de renouer avec ce qui, sous nos pas, se tue à nous interpeller.

20, 21.10 · 20:00

22.10 · 18:00

dès 16 ans

Théâtre de La Louvière, place Communale 22

€ 18 · 13 · 8 · Art. 27

Bord de scène proposé après la séance du samedi

Production Central, en coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod. Avec le soutien de taxshelter.be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge.

En coproduction avec le Centre culturel de Dinant, le Centre culturel d’Hastière, le Centre culturel de Welkenraedt, le Centre culturel de Stavelot et les VTS, le Centre Culturel du Brabant Wallon, le Congrès de la Résilience en Wallonie. Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service Général de la Création Artistique – Direction Théâtre, Un Futur pour la culture (volets I et II), la SACD, la Ville de Dinant et le soutien du Delta, du centre culturel d’Ath, et de La Fabrique de Théâtre/Service des Arts de la Scène de la Province de Hainaut.

13 > 18.02.24

Théâtre de la vie à Bruxelles

14.05.2024

Centre culturel de Dinant

 Dossier de diffusion 

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